#5 – Psychologie urbaine : une exigence d’expertises contextuelles

#5 – Psychologie urbaine : une exigence d’expertises contextuelles

Psychologie urbaine : une exigence d’expertises contextuelles

Psychologie urbaine : une exigence d’expertises contextuelles

Les premières chroniques de psychologie urbaine se sont attachées à démontrer à quel point la crise sanitaire s’est avérée révélatrice de l’interaction biologique entre l’homme et son environnement urbain.

Le credo de la psychologie urbaine est que l’environnement bâti impacte significativement l’état psychique des individus.

Nombre de recherches et de disciplines traitent de la relation de l’humain à son cadre de vie. Les experts en santé psychologique en milieu urbain qui œuvrent pour la psychologie urbaine, accompagnent humainement les transformations de territoire, évaluent les effets sur la santé psychologique, soutiennent psychologiquement et interviennent lors de situations sensibles.

« City, Psychology, Place », premier sommet européen consacré à la psychologie urbaine s’est tenu à Londres il y a un an jour pour jour, sous l’égide de l’Institut Heseltine de l’Université de Liverpool. Le cabinet Hurba y a été l’unique représentant français convié à contribuer à ce sommet international.

La psychologie urbaine est au carrefour de plusieurs disciplines et non une discipline additionnelle. Elle repose sur l’exigence d’une démarche et d’un niveau d’expertise significatif.

Le cabinet Hurba est composé d’actrices et d’acteurs de terrain issu∙es à la fois de la psychologie cognitive, de la psychologie sociale et du travail, de la psychologie des organisations et de la psychologie clinique.

C’est au croisement de ces compétences qu’émerge la psychologie urbaine, pour réfléchir à la manière de traduire les découvertes scientifiques et méthodologiques issues de ces différentes disciplines dans la planification des environnements urbains.

Son challenge est d’établir – à partir de données psychologiques mesurables et souvent sous-estimées telles que : le stress, la dépression, l’anxiété, la cognition, la peur, l’affect – la corrélation entre santé mentale et conditions de vie urbaine.

Son enjeu est de contribuer à mettre en œuvre les démarches, les actions, pour une amélioration progressive et quantifiable du bien-vivre individuel, comme collectif, en milieu urbain.

Son éthique est d’aborder chaque contexte, chaque « biotope », chaque vécu, chaque « culture urbaine », sans prérequis et selon des méthodes robustes et adaptées. De lutter contre l’uniformisation, la codification des aménagements urbains – même les plus vertueux et unanimement partagés – qui se révèlent un frein à l’appropriation des lieux par les populations résidantes.

À ce titre, combien d’échecs de coutures urbaines entre une trame bâtie historique et un urbanisme contemporain même le plus attentionné ? Combien de cheminements douloureux et contre-intuitifs pour l’usager, pensés selon des idéaux de conception trop objectivés ?

Le fondement des interventions plus contextuel qu’inductif du cabinet Hurba, les méthodes d’exploration participatives, sur mesure, empiriques, développées au cours de ses missions, démontrent la singularité de la psychologie urbaine, à l’interface de la science, de la théorie et de la pratique.

Les expert∙es en santé psychologique en milieu urbain développent des outils de mesure en continuité avec ceux usités en entreprises, pour les adapter aux interventions sur le terrain.

À cela s’ajoute l’utilisation d’outils de mesure scientifiques, similaires à ceux usités en laboratoires par la psychologie cognitive ainsi que des outils plus cliniques, utilisés en entretiens individuels par les psychologues spécialisés en psychopathologie.

À la croisée de toutes ces disciplines et méthodologies, la psychologie urbaine traite de l’expérience et du comportement dans l’environnement bâti.

Antithèse des « utopies » urbaines (cf. « cités idéales »), elle s’attache à mesurer puis à apporter une réponse pratique, immédiate, aux besoins prioritaires, aux attentes essentielles exprimées par les populations.

Si, comme l’exprime James Hillman, « pour devenir meilleur, améliorons notre ville », plusieurs questions se posent :

  • Comment contribuer à l’amélioration des conditions de vie citadine de ces quartiers socialement, culturellement, déstructurés que ce soit à une échelle individuelle comme à l’échelle du collectif ?
  • Comment accompagner humainement les réflexions pluridisciplinaires (collectivités, urbanistes, ethnologues, paysagistes, etc.) engagées autour de projets de conception ou de reconquête de territoires urbains propices au bien-être mental et physique de ses résidants ?
  • Comment redonner aux populations menacées par des transitions majeures un minimum de confiance en l’avenir, condition sine qua non d’une vie sociale et économique durable ?

 

Tel est le défi majeur de notre discipline !

Nous évoquerons dans nos prochaines chroniques le dialogue pluridisciplinaire, autrement dit l’apport de la psychologie urbaine à certaines expertises, auprès de partenaires opérationnel∙les et de terrain.

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